Le corps, notre allié intérieur, relie matière et conscience. Une approche thérapeutique qui révèle ses capacités d'auto-guérison et de résilience.

Notre corps est notre plus bel allié, notre meilleur ami. La conscience n’ayant pas d’existence dans cette dimension si elle n’a pas un corps matière pour s’incarner. C’est en grande partie grâce au corps, qui sait uniquement être dans l’ « ici et maintenant» et à ses ressentis, que le travail d’accompagnement peut se déployer. Comme l’exprime la psychanalyste américaine Alice Miller, «Notre corps ne ment jamais »; ce serait dans le corps que l’on pourrait trouver la vérité à la fois de notre souffrance et de sa résolution.
D’où l’importance d’un outil thérapeutique comme la kinésiologie.
Le lien corps-psyché : intelligence, résilience et autoguérison
Les travaux d’Alexander Lowen , fondateur de la bioénergie, d’Arthur Janov, avec les thérapies primales et de Wilhelm Reich sur l’importance de la sexualité, affirment qu’il existe un lien intime entre le corps et la psyché. En agissant au niveau du corps, nous pouvons obtenir un impact libérateur et guérisseur extrêmement puissant sur le psychisme. Ce sont deux dimensions indissociables qui agissent l’une sur l’autre.
Nombreux sont les praticiens comme Stanislav et Christina Grof, John Welwood, Eugène Gendlin, Kepner, Welwood, Miller, qui mettent en avant l’intelligence du corps et sa capacité à métaboliser et à et transformer les tensions intérieures, sa capacité naturelle de résilience et ses processus d’autoguérison.
A cela s’ajoute la posture intérieure d’accueil inconditionnel des sensations corporelles inspirée du bouddhisme tibétain qui se déroule en plusieurs étapes :
→ désirer investiguer et dépasser l’état de victime
→ reconnaître ce qui se passe à l’intérieur, en portant une attention aux signaux corporels dits «intéroceptifs»
→ ressentir alors ce que cela fait de reconnaître ces signaux corporels
→ autoriser ce qui est là à être encore plus présent, lui donner de l’espace pour être vu, reconnu, ressenti, sans identification ni rejet;
→ puis de s’ouvrir à cette expérience encore plus pleinement, sans plus aucune distance …
C’est une invitation à habiter notre corps complètement et à y demeurer. Il s’agit d’un acte d’ouverture, sans recherche d’interprétation. On voit combien ce type d’approche, essentiellement basée sur la capacité naturelle du corps à métaboliser les tensions physico-psychiques, diffère des approches analytiques, mentales et verbales.

Le corps : une dimension incontournable de l’Être
Le « travail » avec le corps constitue l’une des quatre constitutions essentielles avec le corps émotionnel, le corps mental et le corps énergétique.
De nombreux courants de pensées nous ont détournés du corps voire l’ont diabolisé, et ont vu le corps comme l’ennemi de l’Esprit, la source du mal et de la corruption de la conscience. Or, notre corps est une des voies de la spiritualité incarnée.
Le corps est notre guérisseur intérieur, une porte d’entrée vers toutes les dimensions de l’Être, le corps occupe donc une place de choix dans l’accompagnement : il connait les problèmes et les solutions.
Revenir au corps, c’est retrouver à la fois notre nature profonde et notre lien à la Nature, à laquelle nous appartenons et participons. Revenir au corps, c’est retrouver notre ancrage et, pour certains (re)trouver les voies de l’incarnation de notre singularité, de la matérialisation de notre créativité sous une forme ou une autre et de la relation à l’environnement et aux autres êtres. Enfin, revenir au corps, sans quitter les autres dimensions de l’Être, c’est participer à l’intégration progressive de la matière et de la conscience, qui, selon Ferrer, conduit progressivement à un état appelé «matière consciente».
En psychothérapie Trans personnelle, on estime que la qualité et l’importance finale de toute prise de conscience, de tout insight et de toute expérience transcendant la vision habituelle de la vie ne s’évaluent que dans la mesure où elles sont intégrées dans ou par le corps. C’est dans la mesure où la compréhension des choses est corporelle, et non simplement intellectuelle, qu’elles parviennent à se stabiliser durablement dans notre vie.
Pour approfondir :
1. Kepner, J. (1993). Le Corps retrouvé en psychothérapie.
2. Miller, A. (2004) Notre Corps ne ment jamais.
3. Reich, W. (1986). La Fonction de l’orgasme.
4. Lowen, A. (2015). L’Analyse bioénergétique: une thérapie psychocorporelle